Chez Courrèges, la masturbation féminine est fashion à souhait

Alors que la Fashion Week Parisienne bat son plein, les A lister du monde entier vont de surprises en surprises au fil des défilés. La dernière en date, c'était chez Courrèges, qui a eu l'audace de mettre à l'honneur la masturbation féminine.

Écrit par Juliette Gour le

Le rendez-vous était donné au Carreaux du Temple. Place centrale parisienne qui accueille, à chaque saison, les défilés les plus attendus de la semaine de la mode. Le 28 février dernier, Courrèges a présenté sa nouvelle collection pour l'hiver 2024-2025. Une collection résolument audacieuse, qui met évidemment les femmes à l'honneur, mais pas que. Au fil des modèles, on a pu apercevoir des taillades savamment placées, juste au niveau de l'intimité et les mannequins ont pris soin de défiler une main glissée dans cette poche d'un nouveau genre. 

Pour accompagner cette collection et les créations de Nicolas Di Felice, un décor en mouvement a été pensé pour l'occasion. Au rythme des passages, le sol semblait respirer, parfois haleter, comme si la libération - et l'orgasme - étaient imminents.

Une main sur le pussy, la nouvelle dégaine de la parisienne

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Évidemment, les silhouettes étaient sculpturales. Si la couleur manque à cette collection, elle n'est pourtant pas dénuée de grandeur. L'hiver sera solennel chez Courrèges, mais sans oublier le sexy. Aux robes transparentes et aux tops microscopiques s'ajoute une nouvelle façon de glisser une main dans une poche : pas sur le côté, mais bel et bien sur le pubis. 

Est-ce que le plaisir féminin est la quintessence même de la féminité, peut-être bien. Si les silhouettes sont d'une féminité folle, la collection prend une tout autre dimension avec la posture imposée aux mannequins. C'est un parti prit que de faire défiler des femmes donnant l'impression de se caresser le minou, encore plus lorsque l'on sait que c'est un sujet qui peut encore faire grincer des dents certains.

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En 2019, une étude menée par l'IFOP mettait en lumière le gap orgasmique qui existe encore entre les femmes et les hommes. 78% des femmes actives sexuellement avaient avoué à l'époque avoir du mal à jouir pendant l'acte sexuel. Une autre étude menée en 2021 annonçait que plus de la moitié des femmes avaient plus d'orgasmes en solo qu'avec leur partenaire.

Finalement, le message envoyé par la collection Corrèges est très clair : elle met en scène des femmes puissantes, qui savent exactement ce qu'elles veulent dans la vie et son capable de l'obtenir seule. Non pas parce que l'orgasme est un but ultime à atteindre, mais bien parce qu'il est l'image la plus parlante et la plus facile à exposer.

Mode et sexualité, deux mondes qui ont toujours eu un lien plus ou moins assumé

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On pourrait croire Nicolas Di Felice met un audacieux coup de pied dans la fourmilière avec cette collection, pourtant mode et sexe ont toujours été assez liés. Que ce soit au début des années 2000 avec le porno chic de Tom Ford, la tendance Dominatrix qui glorifiait les dominatrices, la mode fétichiste... La liste est sans fin. Pour autant, c'est peut-être la première fois que l'on voit clairement une référence à la masturbation féminine dans une collection.

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Si Rick Owens avait choqué en 2015 en faisant défiler des hommes, pénis apparent, qu'en est-il de la collection Courrèges ? Elle est peut-être assez subtile pour ne pas être pointée du doigt, mais le message est quand même là, en filigrane : la femme moderne est une femme qui aime les beaux volumes et qui n'a pas peur de prendre en main son plaisir. Une prise de position à la fois punk et résolument moderne, qui semble avoir été appréciée par la fashion sphère.

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Juliette Gour

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