Allez binger Pachinko sur-le-champ !

Vous ne savez pas quoi regarder ce soir ? Qu'à cela ne tienne, vous n'avez qu'à regarder Pachinko. Promis, vous ne serez pas déçu.

Écrit par Juliette Gour le

Je fais partie des personnes qui ne regardent pas (ou peu) de contenu cinématographique occidental. Les mangas et autres animés asiatiques ayant pris mon cœur très jeune, j'ai cultivé cette petite originalité (un peu dans mon coin), sans jamais réussir à convertir mes proches. Quelle ne fut donc pas ma surprise quand, il y a quelques mois, j'ai reçu un message de ma mère qui me disait "Tu as vu Pachinko ? C'est une série coréenne et on est complètement accro avec ton père". Passée la surprise d'apprendre que mes parents avaient finalement succombé aux talents du pays du matin calme, j'ai évidemment jeté un coup d'œil à cette série qui occupait les soirées de la maison familiale. 

Il fallait s'en douter, j'ai rapidement accroché (et ce n'est pas seulement lié au beau Lee Min-ho). Pachinko est un voyage dans le Japon et la Corée d'antan qui permet d'apprendre beaucoup de choses sur ces deux pays. À travers 4 générations d'une même famille, on voyage dans le temps et on comprend la misère de la colonisation, la violence de la guerre et la migration forcée. Oubliez les séries à l'eau de rose coréenne, cette triste fable nous entraîne dans un voyage qu'on n’attendait pas, aux rebondissements incessants, qui donnent presque envie de se plonger dans un livre d'histoire.

Alors que la saison 2 est sortie le 23 août dernier sur Apple TV, voici un solide argumentaire qui vous donnera envie de binger la série dès ce soir.

Une colonisation, une guerre mondiale et un courage à toute épreuve pour une série qui vaut le détour

Difficile de résumer la série en quelques mots, tout simplement parce qu'elle ne cesse de voyager dans le temps. Basée sur 2 time lines, l'histoire évolue en suivant 2 personnages : Sunja, coréenne de Busan et Solomon son petit-fils, fraîchement arrivé des États Unis. La série, jouée en 3 langues (coréen, japonais et anglais), nous fait voyager dans le temps et en Asie de l'est. C'est donc tantô à Busan, tantôt à Tokyo et même à Osaka que l'on découvre le destin de cette famille pas tout à fait comme les autres

Sunja nous impressionne par sa force de caractère et son courage. Solomon lui, semble bien plus dérouté que sa parente, impossible de choisir entre son identité coréenne et japonaise. Parce qu'il est là le nœud de l'histoire : essayer de comprendre ce que les Coréens ont vécu sous l'occupation japonaise entre 1910 et 1945. On en parle peu dans les livres d'histoire, pourtant les Japonais étaient bien décidés à faire disparaître leurs voisins coréens. Comment ? En colonisant, en pillant, en violant et en déportant de la main-d’œuvre (ou des femmes de confort) dans leur mère patrie.

C'est à cette période sombre de l'histoire du pays du matin calme (responsable d'une haine réciproque entre les deux pays) que commence l'histoire. On y voit Sunja jeune, amoureuse, et forcée de déménager au Japon en laissant tout derrière elle. On suit ainsi la vie de cette femme (similaire à celles de tant d'autres) obligée de se battre pour survivre dans une patrie qui ne veut pas d'elle.

Les allers-retours entre 1940 et les années 80 donnent une dimension particulière au récit, nous permettant de comprendre les réactions de Sunja, devenue vieille, face à un monde (et à une famille) qu'elle ne comprend pas toujours.

Un casting 5 étoiles pour un drama qui l'est tout autant

La série ne serait pas ce qu'elle est sans un casting de qualité. De Lee Min-ho (que l'on a découvert il y a 15 ans dans Boys Over Flower) à Yoon Yeo-jeong en passant par Kim Min-Ha, l'ensemble de la distribution est sculptural, que ce soit dans la saison 1 ou la saison 2. Au fur et à mesure des épisodes, on découvre toujours plus de profondeur, qui nous donne envie de binger la série en une nuit.

Mention spéciale également pour le générique qui, à travers des images acidulées, nous fait voyager de la Corée misérable aux lumières aveuglantes d'un Pachinko japonais. C'est presque un crève-cœur de le passer à chaque épisode, si bien qu'on ne le fait pas et qu'on se lèverait presque pour danser avec ce casting, aussi talentueux que séduisant.

Tout est parti d'un livre

La génèse de cette histoire, c'est avant tout un livre, celui de Min Jin Lee, publié en 2017. Ce qui a frappé la critique avec ce livre, c'est évidemment la justesse historique, mais surtout une histoire plausible, qui ressemble sûrement à celle de milliers de Coréennes. L'autrice, elle-même née au pays du matin calme a immigré aux États-Unis et on imagine qu'il y a aussi une part d'elle-même dans son œuvre où les questions de l'immigration, de l'adaptation et du racisme sont centraux. C'est peut-être d'ailleurs pour cette raison que le New York Times a décrété que le livre était le 5ème meilleur du 21e siècle. 

Si Pachinko est une histoire coréenne elle peut aussi être celle de tous les migrants, colonisés ou non, qui ont été forcés de fuir leur pays pour survivre. Malgré les 115 ans qui séparent la colonisation japonaise et notre temps, on retombe inlassablement sur des thématiques, toujours actuelles, qu'il est parfois de bon ton de rappeler. Pachinko le fait à merveille, à l'écrit comme à l'écran, et nous donne envie d'en voir bien plus.

Où voir Pachinko saison 2 ?

La saison 1 de la série est disponible sur AppleTV (accessible par MyCanal) et la diffusion de la saison 2 a commencé le 23 août 2024, avec un rythme de diffusion d'un épisode par semaine, tous les vendredis.

Retrouvez plus d'articles dans notre rubrique Pop Culture.

Tags :

Corée du Sud|Pop Culture|série
Juliette Gour

Découvrir