Selon une étude, 1 personne sur 8 est aujourd’hui obèse dans le monde

Ces trente dernières années, le monde entier a basculé dans l'ère de la malnutrition facile et pas chère. Aujourd'hui, les résultats parlent d'eux-mêmes : 1 personne sur 8 est obèse.

Écrit par Marie Ordioni le

Notre environnement change. Notre corps aussi. À la fin des années 90 et aube des années 2000, le monde entier est entré dans une nouvelle ère à tous les niveaux… Y compris sur le plan alimentaire. Une ère de malnutrition, produits modifiés et fast food.

Trente années plus tard, le résultat est là : une personne sur huit est aujourd’hui obèse, dans le monde. Il s’agit d’une nouvelle étude publiée par The Lancet, en collaboration avec l'OMS. Des chiffres alarmants, incitant l’Organisation Mondiale de la Santé à redoubler d’effort pour prévenir de cette maladie chronique.

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Aujourd’hui, 1 personne sur 8 est obèse dans le monde

Des chiffres alarmants. Le 1er mars dernier, la revue médicale britannique The Lancet publiait une enquête réalisée en collaboration avec l’OMS - Organisation Mondiale de la Santé -. Entre 1990 et 2022, le taux d’obésité a plus de doublés chez les adultes, et quadruplé chez les enfants. Par ailleurs, 43 % des adultes étaient en surpoids en 2022. Des résultats inquiétants, menant à une conclusion tout aussi préoccupante : actuellement, 1 personne sur 8 est obèse dans le monde.

L’obésité est une maladie chronique. "Le surpoids et l'obésité sont définis comme une accumulation anormale ou excessive de graisse, qui nuit à la santé. On considère qu'une personne est en surpoids lorsque son indice de masse corporelle (IMC) est supérieur à 25 et qu'elle est obèse lorsque celui-ci est supérieur à 30.", définit l’OMS. Toutes deux sont la cinquième cause de décès dans le monde, après les maladies cardiovasculaires, le diabète, les cancers et les maladies respiratoires. En France, le taux d’obésité augmente aussi, mais plus lentement que dans les autres pays, passant de 9 % en 2000 à 14 % en 2019 - étude réalisée l’OCDE et relayée par senat.fr -.

Tirer la sonnette de la prévention

Pour l’OMS, ces résultats doivent être interprétés comme une alerte à la nutrition et ce, pour toutes les populations. "Cette nouvelle étude souligne qu’il importe de prévenir et de prendre en charge l’obésité de la naissance à l’âge adulte, par l’alimentation, l’activité physique et des soins adéquats, en fonction des besoins. Pour redresser la barre et atteindre les objectifs mondiaux de lutte contre l’obésité, il faut que les gouvernements et les communautés collaborent, en s’appuyant sur les politiques de l’OMS et des agences nationales de santé publique fondées sur des données probantes. Et surtout, il faut que le secteur privé coopère, car il doit rendre compte des effets de ses produits sur la santé.", explique le Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS.

Un challenge très ambitieux. D’autant plus complexe lorsqu’on connaît le coût d’une bonne alimentation aujourd’hui, en 2024. "C’est un défi considérable que de mettre en œuvre des politiques qui permettent à toutes et à tous d’accéder à une alimentation saine à un coût abordable et qui créent pour toutes et tous des environnements propices à l’activité physique et à des modes de vie sains. Les pays devraient veiller à ce que les systèmes de santé intègrent la prévention et la prise en charge de l’obésité dans l’ensemble des services de base.", complète le Dr Francesco Branca, Directeur du Département Nutrition et sécurité sanitaire des aliments de l’OMS, qui est aussi l’un des coauteurs de l’étude.

Un plan d'attaque

Lors de l’Assemblée mondiale de la Santé en 2022, les États Membres ont adopté "WHO acceleration plan to stop obesity" - en français, "plan d’accélération de l’OMS pour mettre fin à l’obésité" -. Un plan mis en place par 31 pays pour prévenir et réduire cette maladie. Dans le bilan de cette dernière étude, l’Organisation évoque les principales interventions mises en œuvre :

- "Mesures visant à favoriser des pratiques saines dès la naissance, telles que la promotion et la protection de l’allaitement maternel et l’appui connexe ;

- Réglementation des pratiques nuisibles de marketing des aliments et des boissons à l’intention des enfants ;

- Politiques relatives à l’alimentation et à la nutrition dans les écoles, y compris les initiatives visant à réglementer la vente de produits riches en matières grasses, en sucres et en sel à proximité des écoles ;

- Politiques fiscales et tarifaires visant à promouvoir une alimentation saine ;

- Politiques en matière d’étiquetage nutritionnel ;

- Campagnes d’éducation et de sensibilisation du public en faveur d’une alimentation saine et de l’exercice ;

- Normes relatives à l’activité physique dans les écoles ; et

- Intégration des services de prévention et de prise en charge de l’obésité dans les soins de santé primaires."

Un combat sans relâche vers une alimentation plus saine, pour un monde plus sain.

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Tags :

Alimentation|aliments|Nutrition
Marie Ordioni

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