Gérard Miller, psychanalyste et ancien chroniqueur TV, est accusé de viol et d’agressions sexuelles
Et un de plus. Gérard Miller, psychanalyste et ancien chroniqueur TV, est accusé d'agressions sexuelles et de viol sur des patientes entre les années 90 et 2000. Le principal intéressé nie en bloc les accusations publiées dans un article du magazine Elle.
Écrit par Juliette Gour le
Mercredi 31 janvier, le magazine Elle lâche une bombe. Dans une enquête exclusive, le magazine féminin relate le témoignage de Muriel Cousin, journaliste et autrice, qui raconte comment une séance d'hypnose s'est transformée en agression sexuelle. L'auteur de cette agression ? Gérard Miller, Psychanalyste et chroniqueur TV ayant fait ses armes auprès de Laurent Ruquier sur France Inter et France 2.
L'homme, aujourd'hui âgé de 75 ans, nie en bloc les accusations de l'autrice - qui avait 23 ans au moment des faits. Dans un communiqué transmis à BFMTV.com, le docteur rejette les accusations et assure qu'il n'a jamais eu de geste déplacé envers une patiente. Il admet cependant avoir été dans des rapports "inégalitaires" avec des femmes au fil des rencontres. Ce rapport inégalitaire est, selon lui, particulièrement pointé du doigt depuis l'affaire #MeToo qui a remis en cause de nombreuses choses dans les rapports entre les hommes et les femmes.
L'hypnose, un mode opératoire qui semble être répétitif
En plus du témoignage de Muriel Corbin, le magazine Elle a réussi à réunir d'autres témoignages, étrangement similaire au premier. L'un d'eux, par exemple, est rapporté par une jeune femme qui a été violée par Gérard Miller.
Les faits remontent à 2004, la victime, alors âgée de 19 ans, s'est retrouvée entraînée dans un jeu basé sur l'hypnose avec le psychanalyste. Mais ce qui devait rester un jeu s'est très vite transformé en séance de torture et la jeune femme s'est fait violer, sans pouvoir bouger ni repousser son agresseur.
Pour le médecin, les agressions sexuelles sous hypnose ne sont pas fondées. Il évoque cependant une possible notion d'emprise, sans aller sur le terrain de l'hypnose."Sans être hypnotisé, tout en restant parfaitement conscient, il y a en effet des situations où qui ne manifeste d'aucune manière son refus, ou qui répond même oui aux questions qu’on lui pose pour s’assurer de son acquiescement se sent dans l'impossibilité d'exprimer librement un désir qui contreviendrait à celui de l'autre", c'est la ligne de défense que l'on peut lire sur BFMTV, directement tiré du communiqué officiel transmis à la presse. Il évoque également son statut d'homme de "pouvoir" lié à sa position médiatique qui peut éventuellement être responsable d'une certaine influence sur les victimes.
Des relations discutables avec d'autres agresseurs sexuels
Ces accusations viennent s'ajouter à d'autres "faits d'armes" de Gérard Miller. En 2011, le psychanalyste avait mené une interview du réalisateur Benoît Jacquot, cinéaste ayant un penchant pour les jeunes actrices comme Judith Godrèche, mineure lorsqu'elle entame une relation avec le réalisateur. Elle avait 14 ans, lui 40 au moment des faits, et ils ont entretenu une relation pendant 5 ans.
Cette relation avait été évoquée par le réalisateur dans l'interview menée par Gérard Miller, ce dernier ne semblait pas ébranlé - à l'époque - de cette relation problématique et semblait même conciliant.
Il s'est également justifié sur la question au début du mois de janvier en avançant un "aveuglement collectif" lié à une période anti #MeToo.
Pour l'instant, aucune action en justice n'a été intentée contre Gérard Miller à la suite de ces révélations. Le délai de prescription étant passé pour la majorité des accusations, la mise en place d'une action en justice reste compliquée. Cependant, le parquet de Paris peut s’autosaisir de l'affaire. Mais les chances restent minces, car, s'il est déjà arrivé que le parquet amorce une enquête suite à des révélations médiatiques, c'était toujours dans le cas où des victimes mineures étaient impliquées dans l'affaire (comme pour le cas Nicolas Hulot). La responsabilité de l'action en justice incombe donc aux victimes.
Cependant, l'avocate Corine Durrieu-Diebolt, spécialisée dans les violences sexuelles faites aux femmes, a déclaré à France Info que le procureur "devrait mener une enquête pour recherche s'il existe des faits plus récents et d'autres victimes impliquées".
Affaire à suivre.