Pourquoi est-ce que tout le monde adore Jennifer Coolidge ?

Vous la connaissez peut-être de “Comme Cendrillon”, “La Revanche d’une Blonde”, “American Pie”, ou bien plus récemment, de “The White Lotus”. Peu importe d’où elle vous vient en tête, l’actrice cultive son aura iconique à travers des rôles marquants depuis plus de 30 ans. Il est temps d’admirer de plus près son parcours prolifique.

Écrit par Téa Antonietti le

Lorsque l’on tape "Jennifer" dans la barre de recherche Google, on croise quelques figures féminines cultes d’Hollywood, de Jennifer Aniston à Jennifer Lawrence, en passant par JLofrom the block. Aux côtés de ses consoeurs dont elle partage le prénom, on rencontre Jennifer Coolidge, une icône de la pop culture que le monde aime plus que jamais depuis ces deux dernières années. 

Aujourd’hui, l’actrice souffle ses 63 bougies. Un âge qui lui va à ravir, elle qui a su défendre sa place avec brio dans une industrie restrictive au penchant discriminant vis-à-vis des femmes de plus de 50 ans. Ce 28 août, Jennifer Coolidge ouvre la saison des Vierge avec une audace qui la définit si bien. Superstar camp, idole queer, actrice remarquable et personnalité aussi pulpeuse que sa bouche… Jennifer Coolidge est au sommet de sa gloire et sa success story est à son image : atypique. Un caractère singulier qui lui vaut un Emmy et un Golden Globe, soit la bonne dose d’or hollywoodien que mérite l’actrice flamboyante. 

Jennifer Coolidge : icône pop des années 2000

Perso, j’ai eu la chance de la découvrir dans La Revanche d’une Blonde, chef d'œuvre d'anthologie des années 2000 qu’elle porte aux côtés de sa bestie à l’écran, Reese Witherspoon. Dans la peau de Paulette, une manucuriste coquette et amie loyale adorablement candide, Jennifer Coolidge livre une performance qui donne le ton de ses interprétations singulières. Ses rôles sont ponctués par un sens du timing comique, une gestuelle délibérément exagérée et des expressions faciales au charme maladroit. Le tout habillé d’un look excentrique aux accents y2k, entre crayon à lèvres, léopard sexy, papillons en strass et ongles french manucurés.

Coolidge est une combinaison pop et décalée de l'esthétique flamboyante des années 2000 qu’elle incarne avec virtuosité. On a toutes les raisons de l’adorer. 

Des second rôles flamboyants

Abonnée aux comédies hollywoodiennes des années 2000, Jennifer Coolidge décroche une myriade de rôles marquants, ponctués par des personnages résolument singuliers. Dans Comme Cendrillon, elle incarne la méchante belle-mère de Sam (Hilary Duff), qui nous agace autant qu’elle nous fascine, pour son sens des priorités qui se résume à des séances d’UV au saumon de Norvège, en passant par deux ou trois boob jobs. Une performance inoubliable aux répliques devenues iconiques telles que : “It's the Botox. I can't show emotion for another hour and a half.” (“C'est le Botox. Je ne peux pas montrer d'émotions avant une heure et demie”). 

Avec une apparition dans la série phare de l’époque Seinfeld, Jennifer Coolidge devient masseuse capricieuse le temps d’un épisode et crée une dynamique comique instantanément. Dans la saga American Pie, elle est Jeanine Stifler, la mère sexy de Steve au charme décalé qui attire à coup sûr Paul Finch - un rôle sulfureux et humoristique qui cultive son charme plus décalé que jamais. Si dans les années 2000, on cherche à lui attribuer une image de blonde écervelée, Jennifer Coolidge en joue et s’impose comme une actrice de comédie unique et accomplie qui absorbe l’écran. 

Des caméos iconiques

À cette période, Jennifer Coolidge devient un produit bankable à elle seule. En se créant un visage et une voix mémorables à travers des rôles de second plan hilarants, tout Hollywood la veut comme coup d’éclat flamboyant. Dans un épisode de Sex & The City, elle est Victoria, une divorcée psychotique devenue créatrice de sacs à main qui organise une purse party pour présenter ses créations aussi farfelues qu’elle. Lorsqu’elle explique à son ambition à Carrie, Samantha, Miranda et Charlotte (effrayées), elle déclare sobrement : “Because of that f***er, I’ve discovered I’m Fendi!” (Grâce à ce connard, j'ai découvert que j'étais Fendi !). Iconique.  

La même année, c’est notre sitcom préférée, Friends, qui l'accueille en caméo de qualité. Amanda (“Amaaanda!”), une vieille connaissance de Phoebe et Monica peu imbue de sa personne, est de passage à New-York, elle qui a pris un accent snob au cours de voyages d’affaires. Parfaite ambassadrice du delulu, une forme de naïveté égocentrique qui consiste à penser que tout tourne autour d’elle, la première phrase qu’elle adresse à ses amies de longue date n’est autre que “Regardez comme j’ai l’air jeune !”.

Elle a beau nous agacer, on ne peut tout simplement pas s’en lasser. 

La revanche d’une blonde à 60 ans 

Nous voilà une décennie plus tard, au lendemain de la gloire de Jennifer Coolidge, qui s’est peu à peu éteinte au fil des années. Une période relativement creuse qui ne fait pas mouche et la condamne à la case problématique des actrices de plus de 50 ans qui ne siègent plus à Hollywood comme autrefois.

Face à une industrie restrictive qui se tient trop à l’écart des rides pour entretenir une pseudo fraîcheur, c’est Ariana Grande, pop star nouvelle génération qui fait appel à une Jennifer Coolidge mise de côté. En 2018, son clip thank you, next aux plus de 800 millions de vues met la chanteuse en scène, reprenant les moments cultissimes de ses comédies de coeur, de Mean Girls à 30 ans sinon rien, en passant par La Revanche d’une Blonde.

Qui de mieux que l’interprète de Paulette herself pour faire une apparition des plus iconiques ? Ce come-back pop culture fait sensation et remet instantanément Jennifer Coolidge sur la carte, bien déterminée à prendre sa revanche en parfaite soixantenaire

The White Lotus : un tournant florissant

Le Phénix manucuré renaît de ses cendres. Jennifer Coolidge entame la décennie 2020 avec l’ambition de prouver au cinéma hollywoodien qu’il a eu tort de son injustice. Elle se tourne alors vers le petit écran avec un rôle de premier plan dans la série The White Lotus. Dans le rôle de Tanya McQuoid, une héritière naïve, légèrement névrosée mais bonne cliente de l'hôtel de luxe, Jennifer Coolidge dévoile une profondeur émotionnelle sous-jacente qui met tout le monde d'accord.

Avec ce personnage doté d’une extravagance qui nous avait manqué, Coolidge prouve qu’elle excelle plus que jamais pour incarner des personnages à la fois hilarants et touchants. Si elle parvient à conférer à Tanya une humanité qui résonne avec le public, le personnage devient l'exception de la série et a droit à un second round dans la saison suivante. The White Lotus permet à l’actrice d’éclore à nouveau, à 61 ans, avec un mélange réussi entre comédie et d'émotion qui redore sa singularité à l’écran. Sa performance lui vaut un Emmy et un Golden Globe nettement mérités, saluant un come-back historique. 

Icône camp, la sensation de la culture Internet

“These gays, there trying to murder me!”. Cette séquence hilarante dans The White Lotus Tanya soupçonne ses amis gays de vouloir lui faire la peau a fait le tour d’Internet. Repris à travers le monde sur TikTok, le don de Jennifer Coolidge pour les répliques iconiques est remis au goût du jour. Pour la communauté queer, elle devient une icône gay pour son caractère atypique, ses seconds rôles excellents et marginaux, puis son esthétique camp

Extravagante à souhait, elle joue sur l’exagération, l’auto dérision et le grotesque. Soit des caractéristiques qui lui vont bien au teint et appartiennent à une sous-culture gay masculine et queer dont elle devient source d’inspiration. Internet l’adore et en fait un meme ambulant, tandis que la drag queen Alexis Stone, spécialiste des transformations, s’est fait passer pour Jennifer Coolidge au défilé Diesel. 

30 ans de carrière iconique à prouver sans effort qu’elle est hilarante ? C’est chose faite pour Jennifer Coolidge qui a (re)pris d’assaut l'industrie avec audace et extravagance. On l’aura compris, le cool réside chez l’actrice accomplie et ce même dans son nom de famille.

Découvrez plus de contenus similaires dans la rubrique People.

À lire aussi

À lire aussi