Pour vivre heureux, vivons un amour libre !
Polyamour, relations libres, libertinage, échangisme... Si la France est la nation du romantisme, les Français ont trouvé de nombreux moyens d'expérimenter l'amour sous toutes ses formes (et encore plus depuis les confinements).
Écrit par Juliette Gour le
Si les contes de fées nous ont bien appris la leçon du "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants", personne n'a jamais spécifié si Blanche Neige ou Cendrillon étaient blanches comme neiges et si elles n'allaient pas (de temps en temps) voir si l'herbe était plus verte ailleurs. Si on a grandi avec l'image parfaite du couple amoureux qui, chaque nuit, dort ensemble dans le même lit, le temps et la libération des mœurs ont ouvert le chemin à de nouvelles pratiques sexuelles et amoureuses tout aussi légitimes.
En vrac, on retrouve le polyamour, les relations libres, le libertinage, l'échangisme... Autant de pratiques qui font grincer les dents des grenouilles de bénitier et qui sont noyées sous une tonne d'idées reçues avec une généreuse pincée de tabous insufflés par la bienséance. Mais, dans les faits, ce sont des pratiques qui ont des règles précises et qui ne dépendent que du consentement de son partenaire (à ne pas confondre avec l'infidélité, donc).
Si la TV et la société se sont entêtées à nous bourrer le crâne avec un seul modèle de couple possible, il existe en fait autant de formes d'amour que de personnes et chacun est libre de le vivre comme bon lui semble.
Comme un choc électrique (ou une piqûre de quenouille), les différents confinements semblent avoir donné le goût du (re)nouveau à de nombreux couples. Depuis quelques mois, de plus en plus de personnes se disent prêtes à essayer de nouvelles pratiques amoureuses et sexuelles... Comme si ces gens étaient à la recherche d'un nouveau bonheur conjugal et personnel.
Enjoy,
Les Éclaireuses
Les Français et les différentes formes d'amour, ça donne quoi ?
Depuis 2010, de nombreuses études se sont amusées à questionner les Français sur leurs pratiques de l'amour (que ce soit à deux ou à beaucoup plus). Ainsi, en 2014, l'IFOP nous apprenait que 5% des Français avaient déjà pratiqué le libertinage et 8% ont déjà pris part à une orgie. Il fallait également noter que ces pratiques avaient tendance à se répandre de plus en plus chez les jeunes.
Une seconde étude IFOP de 2010 nous révèle que l'échangisme, l'amour à plusieurs ou le voyeurisme sont source de fantasmes pour près de 30% des Français, mais moins de 10% finissent par concrétiser ces rêves érotiques. Ainsi donc, il y a un vrai lien entre excitation et pratiques considérées comme "exceptionnelles" ou "particulières". Et c'est justement cette source d'excitation qui nous pousse à, un jour, sauter le pas du plan à trois ou de pousser la porte d'un club libertin, pour s'échanger ou juste regarder.
Pratiquer le libertinage pour ressentir...
Mais, au-delà de cet aspect exceptionnellement excitant, qu'est-ce qui pousse les couples à sauter le pas du libertinage et de toutes les pratiques que ça englobe ? Pour essayer de nouvelles expériences, pour se sentir à nouveau désiré ou pour simplement pimenter la vie sexuelle de son couple. Ici aussi, les motivations sont aussi variées qu'il y a de couples sur terre. Cela peut très bien se faire dans le secret d'un club libertin ou dans un salon avec un couple d'amis.
Mais, toujours selon l'IFOP, il ne faut absolument pas lier libertinage et infidélité. Pourquoi ? Parce qu'il y a un paramètre central qui permet de faire la différence entre les deux situations : le consentement. Si la liberté dans les pratiques est autorisée, elles ne peuvent se faire qu'avec l'aval d'un partenaire. Ainsi, théoriquement, le libertinage n'est jamais imposé et les désirs de chacun sont discutés et respectés.
Si certains sont rebutés par ces pratiques, elles sont pourtant souvent synonymes d'une entente parfaite dans un couple, d'un respect mutuel et d'une confiance sans faille. Au-delà de la sexualité pure, le libertinage, c'est surtout un état d'esprit qui brise les règles du conformisme (c'est sûrement pour cette raison que certaines personnes sont dérangées par ces formes de sexualité).
Mettre fin aux clichés
Si nos aïeuls ne semblaient pas être rebutés par une partie fine ou deux, les mœurs modernes ont affublé les pratiques libertines de nombreuses idées reçues auxquelles il est temps de tordre le cou.
Non, les libertins ne sont pas forcément des personnes dérangées ou sales, elles assument simplement leurs envies et explorent leur sexualité. Non, le libertinage n'est pas synonyme de pratiques BDSM, le sexe vanille est aussi pratiqué par les libertins. Non, libertinage et IST ne vont pas de pair, ce n'est pas parce que l'on a des partenaires multiples que l'on ne fait pas pour autant attention à sa santé et à celle des autres. Non, ce n'est pas une pratique qui fait seulement fantasmer les hommes, les femmes aussi peuvent (et ont) des désirs aussi riches que variés. Et enfin, non, les libertins ne sont pas des gens bizarres qui vivent dans un donjon sexuel avec des miroirs au plafond, cela peut tout aussi bien être vos voisins septuagénaires du 3e comme les parents de la famille parfaite du bout de la rue.
Finalement, c'est peut-être ça le secret d'un couple qui roule : oser parler de ses fantasmes, de ses envies et de, pourquoi pas, explorer ensemble les différentes formes de sexualité.