8 idées obsolètes qu’il ne faut plus mettre dans la tête de nos enfants

Parfois, par habitude ou convenance, nous avons certains réflexes éducationnels normés qui peuvent provoquer des troubles et des traumatismes une fois l'enfant devenu adulte. Il est important de gommer ces idées obsolètes pour créer un environnement sain pour les enfants et leur permettre de s'épanouir sans contraintes.

Écrit par Juliette Gour le

En tant que parents, il est évident que nous voulons toujours le meilleur pour nos enfants. Mais, l'erreur est humaine et il arrive parfois que l'on se trompe de méthode ou que l'on donne de mauvais repères à nos petites têtes blondes.

À trop les protéger ou trop les pousser pour qu'ils soient les meilleurs, on finit par créer un décalage entre nos désirs, ceux de l'enfant et la réalité. Il est normal de reproduire des schémas éducationnels, c'est humain... Mais parfois, cela ne coûte rien de réajuster le tir. Cela économisera beaucoup de frustration et une éventuelle psychanalyse à votre enfant une fois qu'il sera adulte. 

Comme toujours en éducation, les maîtres mots sont la communication et la considération pour l'enfant. C'est en se basant sur ces deux piliers qu'il est possible d'éliminer, peut-être pour toujours, les idées obsolètes et frustrantes que l'on a tendance à mettre dans la tête de nos petits chérubins.

Enjoy,

Les Éclaireuses

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1) Qu'il est le meilleur et qu'il surpasse tout le monde

Élever un enfant avec l'idée qu'il est la huitième merveille du monde n'est pas forcément lui rendre service. Laisser son enfant grandir dans un environnement où tout gravite autour de lui risque de développer de nombreux comportements à l'âge adulte : il risque de faire passer ses désirs avant ceux des autres, devenir colérique si jamais les choses ne vont pas dans son sens, développer un certain égoïsme vis-à-vis de ses pairs... Les réactions sont nombreuses. 

Tout est une question de balance. Il n'est pas nécessaire d'élever son enfant à la dure pour lui faire prendre conscience des choses et le dévaloriser entraînera également des comportements déviants. La frontière est certes mince, mais il est nécessaire qu'un enfant se sente accompagné tout en ayant des limites. On peut tout à fait lui offrir de belles choses tout en lui apprenant la valeur de l'argent ou encore lui apprendre à ne pas se dévaloriser vis-à-vis de ses camarades tout en lui expliquant que dénigrer les autres ne sert à rien. 

2) Que les adultes (ou les aînés) ont toujours raison et qu'il ne faut pas les contredire

S'il est évident qu'un enfant doit respecter l'autorité des adultes, il ne faut pas pour autant oublier que l'erreur est humaine et qu'un adulte peut aussi se tromper. Apprendre à un enfant à ne pas s'effacer sous l'autorité lorsque c'est légitime, c'est lui rendre service pour sa vie future. Il deviendra un adulte qui porte ses opinions et qui sera capable de se défendre. La pédopsychiatre Laura Markham suppose qu'un enfant obéissant deviendra un adulte obéissant (voir passif). Mais, parfois, il est nécessaire de transgresser les limites pour faire ce qui nous semble juste. 

L'opinion d'un enfant, quel que soit son âge, a de la valeur et il ne faut pas la faire taire à tout prix. La communication et la pédagogie resteront toujours les meilleures réponses.

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3) Qu'il doit être le meilleur à l'école, quoi qu'il arrive

Complexe bien connu de l'enfance, le complexe du bon élève risque de perturber un enfant tout au long de sa vie. Si l'école est importante, il ne faut pas non plus mettre une pression monstre aux enfants en leur mettant en tête que seuls les 10/10 comptent. Cela occulte totalement la possibilité de l'échec qui, parfois, s'avère être beaucoup plus bénéfique qu'une note parfaite.

En grandissant avec l'idée que seules la victoire et la perfection comptent, les enfants risquent de devenir des éternels insatisfaits qui trouveront que rien n'est jamais assez bien, qu'ils auraient toujours pu faire mieux. Leur apprendre à gérer un échec, c'est finalement leur rendre service pour la vie qui est rarement un long fleuve tranquille et qui s'avère être souvent plus compliquée qu'une interro de géo.

4) Qu'il doit toujours être gentil, même si on est méchant avec lui

Si l'altruisme et la gentillesse sont de précieuses vertus, il ne faut pas pour autant qu'un enfant se laisse marcher dessus parce qu'il n'ose pas répondre aux brimades. S'il est évident qu'on ne doit pas dire à un enfant de répondre par la violence, il est aussi nécessaire de lui apprendre à faire la différence entre les taquineries et la méchanceté, entre ce qui est acceptable ou non.

Un enfant doit savoir qu'il est en droit de se défendre, si possible sans violence. Parfois, les mots font plus mal que les poings. Lui apprendre qu'il peut répondre lorsqu'il se sent attaqué, c'est un véritable cadeau qui lui servira tout au long de sa vie.

5) Ne rien le laisser faire à la maison

On a tendance à croire que ne pas impliquer les enfants dans les tâches ménagères pour leur laisser du temps pour jouer ou étudier est une bonne chose. Sauf que, l'implication dans la vie de la maison, c'est un premier pas vers la responsabilisation. 

Savoir faire une machine, cuire des pâtes ou nettoyer une maison, ce sont des choses qui ne s'apprennent que par expérience. Demander aux enfants (quel que soit leur genre) de donner un coup de main dans les tâches ménagères, c'est œuvrer pour ne pas faire des adultes complètement assistés. Et, en soi, ça n'a jamais tué personne de passer la serpillière. 

6) Qu'il doit forcément se destiner à de longues études élitistes

Pendant longtemps, on a pensé que les études, c'était ce qu'il y avait de plus important. Il fallait aller à l'université, enchaîner les diplômes pour avoir de la valeur aux yeux des recruteurs. Sauf qu'aujourd'hui, l'expérience a tout autant de valeurs. Pousser un enfant à absolument faire de longues études, surtout lorsqu'il est allergique à l'école, peut s'avérer être contre-productif

Un adolescent doit rester libre de son destin et de sa vie. C'est à lui de trouver ce qui lui donnera envie de se lever tous les matins. Et, dans l'absolu, s'il préfère partir un an à l'étranger pour travailler juste après le lycée, il ne faut pas l'en empêcher si c'est vraiment ce qu'il souhaite. Le voyage reste toujours l'une des meilleures façons de grandir et de se trouver.

7) Qu'il faut absolument avoir des diplômes pour avoir de la valeur

Il ne faut jamais nier la valeur d'un stage, même de quelques semaines ou d'un job étudiant. Ce sont des lignes supplémentaires sur le CV qui peuvent faire la différence aux yeux d'un recruteur. Il ne faut jamais empêcher un enfant de se familiariser avec la vie professionnelle, et ce, dès ses 16 ans s'il le souhaite. 

Au-delà de l'apprentissage de la valeur de l'argent et de l'amour du travail bien fait, certaines professions, surtout dans le monde du spectacle ou dans les métiers médiatiques, requièrent plus une expérience, un vécu, qu'un diplôme signé d'une grande école. Dans l'absolu, il faudrait apporter un minimum d'encadrement aux adolescents tout en les laissant voler de leurs propres ailes et faire leur petit bout de chemin dans la création d'un réseau ou dans la découverte de professions. Le meilleur moyen de donner cette curiosité à un enfant, c'est de le pousser dès son plus jeune âge à explorer ses possibilités et à essayer de nouvelles choses de façon régulières. Il comprendra ainsi que rien n'est vraiment impossible dans la vie et qu'avec de l'envie (et peut-être un peu de chance) on peut faire de grandes choses en ne partant de presque rien. 

8) Ne pas lui apprendre à faire ses propres choix

L'avis d'un enfant, quel que soit son âge, doit être entendu. C'est de cette façon qu'on lui fera comprendre qu'il est maître de ses choix. Il ne faut pas minimiser la parole d'un enfant sous prétexte qu'il est jeune. Les laisser exprimer leur choix, c'est déjà un premier pas vers la confiance et l'assurance. Un choix entendu, même s'il n'est pas suivi, est un choix respecté.

Il faut également garder à l'esprit qu'un enfant est tout à fait en capacité de comprendre les choses. Que c'est parfois contre-productif de lui cacher les choses ou de l'élever sous une cloche en cristal. En choisissant les bons mots et en prenant le temps de leur expliquer une situation ou un problème, on intègre ainsi l'enfant dans un schéma communicationnel actif et on lui montre qu'il existe au sein de la conversation. Cela permettra d'éloigner d’éventuelles frustrations et l'enfant grandira dans un environnement où il se sent en confiance.

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Juliette Gour

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