Climat : une urgence qui doit être traitée malgré la pandémie de Covid-19
Piqûre de rappel. Alors que le monde entier est préoccupé par la vaccination, de nombreux journalistes de revues scientifiques tirent la sonnette d'alarme sur la question du climat. Ils rappellent la nécessité de lutter, vite, contre les changements climatiques et ce, même en temps de pandémie.
Écrit par Juliette Gour le
Depuis presque 2 ans maintenant, le monde ne semble plus se préoccuper d'autre chose que de la pandémie. S'il est évident que le Covid-19 a chamboulé notre quotidien, il est aussi nécessaire de rappeler qu'il a occulté de nombreux autres problèmes, comme ceux liés au climat. Si pléthores de rapports et autres résultats d'explorations polaires n'ont pas arrêté d'avertir sur l'état actuel du climat et la nécessité d'agir vite pour inverser la tendance, les choses ne semblent pourtant pas avoir évolué en bien (c'est même tout le contraire).
De nombreux rédacteurs en chef de prestigieux magazines scientifiques ont rappelé ce matin que le Covid-19 ne devait rien changer à la préoccupation climatique. Il en va de la santé de l'humanité de faire de ce problème une priorité majeure.
"La santé est déjà altérée par l’augmentation de la température mondiale et la destruction de la nature"
Depuis l'ère préindustrielle, la température moyenne sur l'ensemble de la planète a augmenté de 1,1°C. Cette augmentation minime a déjà eu un impact notable sur la santé de l'humanité : augmentation des cas de déshydratation, problèmes rénaux, cancers de la peau, problèmes mentaux, altération de la fécondité, augmentation des allergies, problèmes cardiovasculaires, problèmes pulmonaires... La liste est encore longue. Cet environnement, qui nous était si adapté, est en train de nous devenir hostile.
Un manque de préoccupation des problèmes liés aux changements climatiques pourrait avoir des conséquences dramatiques pour la santé de l'humanité. Des conséquences qui feraient passer le Covid-19 comme une petite maladie mineure et sans impact réel. D'ici 2030, les experts climatiques estiment que la température aura augmenté de 1,5°C supplémentaire. Les premières populations qui seront directement impactées par ces changements sont les populations les plus vulnérables (les enfants, les personnes âgées et les nécessiteux). Mais, petit à petit, les problèmes et les répercussions toucheront l'ensemble de la population humaine, augmentant au passage, le taux de mortalité global.
"Malgré la préoccupation légitime pour le Covid-19, nous ne pouvons pas attendre que la pandémie soit terminée pour réduire rapidement les émissions"
Le rapport évoque les sommes conséquentes allouées à la lutte contre le Covid-19 par l'ensemble des gouvernements, les scientifiques appellent une générosité similaire pour lutter contre les changements climatiques. Un minimum de changements aurait un effet positif notable sur la qualité de l'air et donc sur la santé de l'humanité. En jetant un coup d'œil au site de l'AQICN qui fait l'état de la qualité de l'air en temps réel dans le monde, on se rend compte que de nombreuses zones présentent déjà des relevés critiques (comme à Taiwan, Mexico, São Paulo, Bangkok ou à Athènes).
Il est aussi urgent, selon les scientifiques, de changer nos modes de consommation et nos habitudes pour inscrire les efforts dans le temps et éviter les retours en arrière. "Il faut que 2021 soit l’année durant laquelle notre planète change de cap : notre santé à tous en dépend", a déclaré Fiona Godlee, rédactrice en cheffe de BMJ, éminente revue scientifique.
Les Éclaireuses