Avec ses 5 millions d’entrées, ce film dépasse les blockbusters Oppenheimer et Barbie

Pour commencer, assaisonner ou terminer un week-end, rien de tel qu'une séance de cinéma. Au menu du jour : Il reste encore demain, le phénomène qui bat tous les records en Italie. À table !

Écrit par Marie Ordioni le

Envie de terminer le week-end sur une note ssss… Ciné. Et sucré, aussi. Parce qu’impossible de déguster un bon ciné sans l’accompagner d’un bon vieux pot de pop-corn - king size, évidemment -.

Ça tombe bien, en ce moment, au box office, on a de quoi faire. Au menu du jour ? Un succès bien cuit tout droit venu d’Italie : Il reste encore demain - "C’è ancora domani"en italien -. Sorti en octobre dernier en Italie, ce long-métrage réalisé et interprété par Paola Cortellesi vient d’atterrir en France. Et quelque chose nous dit - certainement ses 5 millions d’entrées - qu’il va régaler nos papilles. Bon appétit !

Il reste encore demain : de quoi ça parle ?

À vrai dire, il suffit de lire le synopsis pour comprendre pourquoi ce film est victime d’un tel succès. Il reste encore demain se déroule dans les années quarante à Rome. Il raconte l’histoire de Delia, une mère de trois enfants mariée à Ivano, un homme autoritaire et violent avec elle. Face à cette situation, elle finit par trouver du réconfort en Marisa, avec qui elle partage confidences et moments intimes. "Leur routine morose prend fin au printemps, lorsque toute la famille en émoi s'apprête à célébrer les fiançailles imminentes de leur fille aînée, Marcella. Cependant, l'arrivée d'une lettre mystérieuse va tout bouleverser et pousser Delia à trouver le courage d'imaginer un avenir meilleur, et pas seulement pour elle-même.", termine le synopsis. D’ici, le décor est posé. Entré servie. Nous voilà prêtes à déguster - dévorer ! - le plat de résistance…

Véritable succès en Italie à sa sortie en octobre dernier, Il est reste encore demain séduit aujourd’hui la France. Bien plus qu’une simple comédie dramatique, il multiplie les références de genres cinématographiques, comme le néoréalisme - le film est en noir et blanc - ou la comédie musicale - la musique occupe un rôle central -. Avec déjà plus de 5 millions d’entrées dans son pays, ce long-métrage en enregistre d’ores et déjà plus qu’Oppenheimer et Barbie… Ça vous en (mise en) bouche un coin ?

Une histoire de femmes

En parlant de Barbie, Il reste encore demain aborde, d’une toute autre façon, le même sujet que le film de Greta Gerwig : le patriarcat. Loin des strass et paillette, ici, il est amené d’une manière à la fois dramatique et fantastique. "Cela ressemble à l’histoire – toujours un peu lugubre – de certains contes pour enfants mais il s’agit au contraire d’une histoire plutôt ordinaire d’une banale famille italienne de la seconde moitié des années 40.", explique Paola Cortellesi dans sa note d’intention.

Elle nous emmène dans son univers. Un monde inspiré de sa propre vie et surtout, de ses propres femmes de sa vie. "Une énorme gifle en plein visage juste avant de partir, comme si de rien n’était. J’avais cette image en tête et le désir de mettre en scène, à travers Delia, les femmes que j’ai imaginées en m’inspirant des récits de mes grands-mères; des histoires dramatiques racontées avec la volonté d’en sourire; des histoires de vies dures, partagées avec toutes dans la cour de l’immeuble. Joies et peines, sur la place publique, allaient toujours de pair.", continue-t-elle.

Une histoire de femmes fortes aux vies semées d’embûches. "Ces histoires étaient celles de femmes ordinaires qui n’ont pas fait l’Histoire et qui ont accepté de subir une vie faite de sévices parce que c’était comme ça et pas autrement, sans se poser de questions. Cela a existé. Cela existe encore, parfois.", termine-t-elle. Et bien qu’ayant lieu dans les années 40, le scénario et thème principal de ce long-métrage est, malheureusement, encore et toujours autant d’actualité.

De la fiction à la réalité

C’est peu de le dire. Il reste encore demain, c’est aussi et surtout un véritable phénomène de société. Outre la réalité à laquelle il nous confronte, une affaire a particulièrement fait écho à sa sortie dans son pays. "La sortie du film a coïncidé avec une affaire de féminicide, le meurtre d’une jeune femme par son compagnon, une affaire qui a suscité partout - dans les médias, dans les foyers - de grands débats sur le poids de la violence patriarcale dans le pays. Les professeurs ont emmené leurs élèves regarder le film, les grand-mères leurs petites filles, le film est resté en salle pendant des mois et des mois, politiques et milieux associatifs s’en sont largement emparés, et Paola Cortellesi elle-même fut très sollicitée pour parler de son engagement féministe." raconte France Culture.

Un scénario poignant, un thème au cœur de l’actualité - et au cœur de notre intérêt - sur fond de comédie dramatique truffée de références… Le dessert est servi. C’est décidé : on terminera le week-end sur une note ciné.

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